L’injure dans le champ médiatique au Cameroun :Variable structurante de la communication politique ou symptôme de désinstitutionalisation démocratique ?

En nous inspirant du champ médiatique comme une arène de la fabrique des injures, où les acteurs se parlent en « cash », en « clash » et en « vrai », l’objectif de cet article consiste à analyser l’injure comme l’une des modalités de structuration des échanges entre les acteurs dans un système d’interaction dialogique. En prenant le contre-pied de Dominique La gorgette qui pense que « dire des insultes ne produit pas forcément l’acte d’insulter », il s’agit pour nous d’affirmer que l’insulte en tant que manifestation de la violence verbale est utilisée ici par les acteurs comme un «axiologique négatif » dont la finalité vise à ridiculiser, à salir, à blesser et à faire réagir brutalement son co-débatteur. L’hypothèse fondamentale qui forme le soubassement de cette étude s’appuie sur le postulat selon lequel l’injure est la nouvelle modalité d’attraction et de séduction des débats médiatiques. Son énonciation verbale, qui vise à faire du mal dans les échanges, informe et renseigne en réalité sur la psychologie et l’état d’esprit d’une société camerounaise en perte de sens et en quête de nouveaux repères de civilités.

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L’injure dans le champ médiatique au Cameroun : Variable structurante de la communication politique ou symptôme de désinstitutionalisation démocratique ?